L'Argot des poilus en 10 leçons

Résumé :

Comme tout groupe vivant replié sur lui-même, les poilus construisent leur propre langage. Si certains mots sont des néologismes, la plupart sont dérivés de mots anciens, de l¹argot parisien et des patois régionaux, des parlers des corps de métier, voire de langues étrangères... Chacun de ces mots a ainsi son histoire, sa propre filiation. Cet argot permet aux combattants d¹affirmer leur appartenance à la communauté et de renforcer la solidarité indispensable à la survie du groupe (les journaux de tranchée [xe2][x80][x93] journaux réalisés par et pour les poilus [xe2][x80][x93] fourmillent d¹ailleurs d¹exemples de cet argot des tranchées) ; il répond également au besoin d¹évoquer la violence du conflit, entre combattants mais aussi avec l¹arrière comme en témoignent les lettres envoyées aux familles. Humoristique, énigmatique, exotique, ironique, l¹argot des poilus est un moyen habile de prendre du recul et de dédramatiser le quotidien. Qu¹ils soient tombés en désuétude après-guerre ou qu¹ils se soient ancrés durablement dans la langue, l¹argot des poilus constitue un précieux révélateur de l¹expérience combattante.